Après sa brillante victoire face à la Somalie (3-0) jeudi dernier, la sélection nationale algérienne a officiellement validé son billet pour la Coupe du monde 2026. Alors que les Verts s’apprêtent à affronter l’Ouganda ce mardi à Tizi Ouzou, pour la dixième et dernière journée des éliminatoires, l’ancien gardien de but international Lyamine Boughrara a livré son analyse dans un entretien accordé à Foot-Algérie. Pour lui, cette dernière rencontre est loin d’être anecdotique.
Ce match face à l’Ouganda n’est pas une formalité, même si la qualification est acquise. Il compte énormément au niveau du classement FIFA, ce qui influencera directement notre position lors du tirage au sort de la Coupe du monde.
Actuellement 38e au classement mondial, l’Algérie pourrait espérer un bond en avant en cas de victoire convaincante face à l’Ouganda, notamment pour dépasser des sélections comme le Paraguay, récemment tenu en échec par le Japon (2-2).
Un bon classement peut permettre d’éviter les groupes les plus relevés lors du tirage.
Une campagne réussie malgré un départ difficile
Interrogé sur la performance globale des Verts durant ces éliminatoires, le dernier rempart passé notamment par la JS Kabylie a salué le parcours de ses compatriotes.
Cette qualification est amplement méritée. Malgré une entrée en lice ratée contre la Guinée à domicile, l’équipe a su réagir de manière admirable.
Avec 22 points au compteur avant même la dernière journée, l’Algérie a dominé sa poule tant sur le plan offensif que défensif. Boughrara a tenu à rappeler que ces éliminatoires ont également permis l’émergence de nouveaux visages prometteurs, ce qui représente un atout majeur en vue des prochaines échéances, notamment la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc et, bien sûr, le Mondial américain.
Amoura, le fer de lance des Verts
L’ancien international n’a pas tari d’éloges sur l’attaquant du VfL Wolfsburg, Mohamed El Amine Amoura, qu’il considère comme l’homme de ces éliminatoires.
Il a été régulier, efficace et décisif dans chaque rencontre. Il ne se contente pas de marquer, il participe aussi à la création. C’est ce que fait un grand joueur.
Selon lui, Amoura représente le profil idéal de l’attaquant moderne : généreux dans l’effort, impliqué dans les deux phases de jeu et déterminant dans les moments-clés.
Pétkovic, critiqué mais soutenu
Alors que le sélectionneur Vladimir Petkovic est parfois la cible de critiques pour sa gestion des jeunes joueurs, Boughrara a tenu à tempérer les jugements.
Le public veut du changement immédiat, mais un entraîneur a une vision à long terme. Intégrer les jeunes ne doit pas se faire dans la précipitation, au risque de les brûler.
Il a également défendu le rôle de Riyad Mahrez, souvent pointé du doigt pour des prestations jugées en deçà de son niveau habituel :
Au-delà de ses performances, il reste un leader incontesté. Son expérience est précieuse, surtout dans des matchs comme celui contre la Somalie où il a montré l’exemple.
La CAN, un nouveau défi stratégique
La CAN 2025, prévue au Maroc, marquera la première grande compétition de Vladimir Petkovic à la tête des Verts. Boughrara anticipe une gestion différente de celle des éliminatoires.
Dans une compétition fermée comme la CAN, l’approche tactique change. Le groupe vivra ensemble durant un mois, ce qui peut générer de la lassitude. Ce sera au staff technique de maintenir une dynamique positive.
Il estime que cette phase d’observation vécue lors des éliminatoires permettra à Petkovic de bâtir un groupe solide et complémentaire pour affronter les grandes nations du continent.
Le choix de Luca Zidane, un pari nécessaire
Enfin, Boughrara a salué la convocation du gardien Luca Zidane, qui évolue en Espagne, considérant cette décision comme logique au vu des prestations irrégulières dans ce poste depuis quelque temps.
Luka a été formé au plus haut niveau. Il a joué en Liga, possède de l’expérience et peut rapidement s’imposer comme titulaire. L’Algérie a besoin d’un gardien fiable pour ses échéances futures.
Une qualification prometteuse
La qualification de l’Algérie pour la Coupe du monde 2026 constitue une réussite incontestable, mais elle n’est qu’une étape dans un parcours plus vaste. Comme le souligne Lyamine Boughrara, les défis à venir — tant au niveau du classement FIFA que de la préparation à la CAN — nécessitent rigueur, lucidité et continuité. Avec une base solide, de jeunes talents en pleine ascension et un encadrement expérimenté, les Verts semblent bien armés pour aborder cette nouvelle ère avec ambition et sérénité.