CAF : Motsepe, la peur au ventre

CAF : Motsepe, la peur au ventre

La décision de la Confédération africaine de football (CAF) d’attribuer l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2027 au trio de l’Afrique de l’Est, composé de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda, continue de susciter des débats et des inquiétudes.

Le choix de ces trois pays, qui ne disposent même pas d’un stade homologué et qui ont l’habitude de recevoir leurs hôtes à l’étranger, met une pression croissante sur le Comité exécutif (Comex) de la CAF et soulève des interrogations quant à la logique de cette décision. En effet, la candidature commune des pays de l’Afrique de l’Est a été retenue par défaut, ce qui a suscité des étonnements parmi les candidats et la communauté du football africain.

L’Algérie, qui s’était retirée de la course à l’organisation de la CAN à la dernière minute, semble avoir fait le bon choix. La CAF aurait, semble-t-il, souhaité que l’Algérie reste en lice pour sauver la situation, mais le retrait a laissé le président de la CAF, Patrice Motsepe, dans une situation délicate.

CAN 2027, des pays hôtes qui n’ont même pas de stade

En effet, le dossier des pays de l’Afrique de l’Est se concentre principalement sur la rénovation des stades dans les trois pays hôtes. La Tanzanie propose le stade national Benjamin Mkapa, certifié par la CAF, ainsi que le complexe sportif Azam-Chamazi, le stade CCM Kirumba à Mwanza, et d’autres sites à Dodoma, Arusha et Zanzibar. Le Kenya prévoit des améliorations au centre sportif international de Moi à Kasarani, au stade Nyayo à Nairobi, et le stade Kipchoge Keino à Eldoret. En ce qui concerne l’Ouganda, le stade Namboole, également appelé Nelson Mandela, est proposé comme garantie. Les autres options et les installations de formation promises ne sont pas encore claires.

La principale question qui se pose est de savoir si ces pays seront prêts en 2027, voire au plus tard en 2028. Même sans la construction de nouveaux stades, les projets de rénovation nécessitent des ressources considérables. Des incertitudes persistent quant à la capacité des trois pays de l’Afrique de l’Est à relever ce défi. Il est évident que la préparation de la CAN 2027 demandera d’énormes investissements. En comparaison, les coûts de rénovation et de construction de stades, ainsi que d’infrastructures telles que les hôtels, les aéroports et les routes au Cameroun pour la CAN 2021 avaient été estimés à 885 millions de dollars, et cela n’avait pas suffi à éviter des problèmes majeurs sur place.

La CAF a promis de surveiller de près l’évolution des projets, mais une délocalisation de dernière minute reste une possibilité. Les enjeux financiers et logistiques sont énormes, et le succès de la CAN 2027 en Afrique de l’Est dépendra de la capacité des pays hôtes à tenir leurs promesses et à relever les défis à venir.