Dans un entretien exclusif avec Foot-Algérie, le sélectionneur algérien Azzedine Aït Djoudi a livré une lecture détaillée de la liste finale de l’Algérie pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, en mettant en lumière les choix tactiques de l’entraîneur croate Vladimir Petković, les absences marquantes et l’intégration des nouvelles recrues.
Selon Aït Djoudi, la liste algérienne reflète un équilibre stratégique entre expérience et jeunesse, parfaitement adapté à un tournoi court et intense. La sélection est confrontée à un groupe exigeant comprenant le Burkina Faso, la Guinée équatoriale et le Soudan.
Aït Djoudi précise à Foot-Algérie :
L’entraîneur a choisi des joueurs qui connaissent leurs rôles et peuvent exécuter rapidement son schéma tactique. Ce n’est pas une liste basée uniquement sur le talent individuel.
Les gardiens : stabilité et lecture du jeu
Le choix des gardiens met l’accent sur la prise de décision et la gestion de la pression, plutôt que sur les exploits ponctuels :
Oussama Benbot : stabilité et leadership défensif.
Luca Zidane : équilibre entre audace et calme mental.
Anthony Mandrea : rappelé pour remplacer l’indisponible Alexis Guendouz.
Aït Djoudi explique :
Petković ne sélectionne pas un gardien pour un exploit ponctuel, mais pour sa capacité à gérer le jeu et à organiser la défense.
La défense : flexibilité et adaptation tactique
La défense algérienne, forte de dix éléments, inclut des nouvelles recrues Rayan Aït-Nouri, Youcef Atal et Zineddine Belaid, offrant polyvalence et options de construction depuis l’arrière.
selon Aït Djoudi :
L’absence de Kevin Quevedo s’explique par une question de fonctionnalité et d’adaptabilité au système moderne de jeu.
Cette ligne défensive permet à l’Algérie d’adopter différents schémas : 4-3-3, 3-4-3 ou 3-5-2, selon l’adversaire.
Le milieu : moteur du jeu
Le milieu constitue le cœur de la stratégie de Petković, centrée sur pression collective et transitions rapides :
Ismaël Bennacer, Ramiz Zerrouki, Houssem Aouar : maîtrise du rythme, récupération de balle, soutien attaque-défense.
Aït Djoudi précise :
L’absence de Nabil Bentaleb est tactique : « Son profil ne correspondait pas au pressing et aux transitions rapides exigées.
Il ajoute :
Le milieu n’est pas là pour décorer le jeu, mais pour gérer les matchs et créer des supériorités numériques.
L’attaque : diversité et pression constante
La ligne offensive reflète une approche multisolutions et mobilité sans ballon :
Adil Boulbina, Monsef Bakar, Redouane Berkane : mouvements intelligents pour casser les lignes adverses.
Absences notables : Youcef Belaïli, Yassine Benzia, Badredine bouanani, Amin Chiakha et Amine Gouiri, pour des raisons tactiques, hormis Belaïli pour blessure.
Riyad Mahrez est intégré comme un élément du système, et non comme pivot unique.
Les absences majeures : Achref Abada
Achref Abada, auteur d’une performance exceptionnelle à la Coupe arabe au Qatar, est absent car non inclus dans la liste élargie de 55 joueurs de la CAF, rendant son intégration impossible pour Petković.
Selon Aït Djoudi :
Son absence n’est ni physique ni technique. Elle résulte de la planification du staff et du respect du projet tactique depuis le début.
Philosophie de sélection
D’après Aït Djoudi :
La sélection reflète une équipe fonctionnelle plutôt qu’un rassemblement de stars.
Chaque joueur connaît ses responsabilités.
Priorité à l’alignement collectif et à la discipline tactique, avec capacité à appliquer pressing et transitions rapides, tout en maintenant l’équilibre défensif et offensif.
Aït Djoudi souligne :
Même avec des infrastructures de qualité et un bon logisticien, la réussite dépend de la cohésion et de la discipline tactique.
La liste algérienne pour la CAN 2025 représente une équipe cohérente, prête à affronter les défis d’un groupe exigeant :
Les absences sont planifiées, non liées à la qualité des joueurs ou aux conditions de jeu.
L’équipe mise sur l’harmonie, le pressing collectif et les transitions rapides, tout en limitant les risques liés aux décisions individuelles.
Message aux adversaires : l’Algérie est une machine tactique prête à performer collectivement, au-delà des individualités.